Le secret de l’E-sport sud-coréen

Daehun Minguk
“Daehan Minguk” la Corée du Sud prononcée en Coréen par gaaradesert6

La Corée du Sud que l’on pourrait qualifier de berceau de l’e-sport aussi bien pour la qualité et la quantité des joueurs dont elle dispose nous intrigue forcément lorsqu’on est un joueur. Souvent moquée ou jalousée par des propos discriminatoires du type “ouin ouin sont trop forts ces chintoks”, rares sont ceux qui ont cherchés les raisons d’un tel engouement au Pays du matin frais.
Et aujourd’hui au DailyMoogle, nous allons tenter de vous l’expliquer.

Je me suis posé cette question, l’année dernière lorsque Antoine de Caunes, présentateur du Grand Journal sur Canal avait qualifié péjorativement les joueurs et spectateurs de Twitch.

Alors à ce moment là, j’ai pensé justement aux médias sud-coréens qui justement non seulement ne se moquaient pas de l’e-sport mais en plus les soutenaient et les diffusaient des heures de grande écoute tel un match de foot sur une chaine occidentale.
Au passage, quelle différence entre des spectateurs qui regardent un joueur sur Twitch et des millions de fans qui regardent 22 joueurs jouer au ballon ? Je dis ça et pourtant j’aime le foot et par dessus tout, Saint Zizou. J’ai donc décidé de me renseigner sur la Corée du Sud pour en savoir plus.

L’explication Nord-coréenne

Corée du Nord
La Corée du Nord par d3m0
Attention, dans quelques instants, vous allez vivre un moment “Captain Obvious” rarement égalé.

Si nous parlons souvent de la Corée du Sud, c’est parce qu’il y’a une Corée du Nord ( allez y, lapidez moi ). A l’origine ces deux états formaient la Corée, un état multi-millénaire qui s’est séparée en deux états distincts à cause de différences idéologiques ( et de l’influence de l’URSS au nord et des États Unis d’Amérique au Sud ).
La frontière séparant ces deux pays étant séparée par une zone démilitarisée de 238km de longueur et de 4km de largeur ( pour éviter toute escalade militaire ) et l’une des frontières si ce n’est pas la meilleure frontière sécurisée du monde. Les deux pays sont tous les deux sur les dents car 700 000 soldats nord-coréens protègent au Nord tandis que 400 000 soldats sud-coréens au Sud ( avec des troupes américaines pas loin ).

Vous allez me dire, c’est bien sympa Sinbad, mais quel rapport? La société sud-coréenne vivant dans l’expectation d’une guerre totale sur son sol contrairement à la France à décidée par souci de sécurité de construire de nombreux cybercafés et de développer fortement l’internet au point que la Corée du Sud est le premier pays entièrement connecté à l’internet ADSL pendant que la France construisait de nombreux domaines sportifs ( c’est donc en partie pour cela que nous avons Zizou et qu’ils nous dominent sur Starcraft II ).

L’explication Japonaise

Japon

Une autre possibilité est la piste Japonaise. Sans vouloir manquer de respect aux habitants du “Pays au Soleil-Levant”, l’armée Japonaise ( pour ne pas généraliser avec la population ) n’était pas constitué d’enfants de coeur lorsqu’ils ont envahis les cotes asiatiques de plusieurs pays, dont la Corée, durant la Seconde Guerre Mondiale.
Cela à entrainé un fort ressentiment entre les deux pays( moindre de nos jours mais toujours présent ) qui forcément s’est répercuté sur l’Économie puisque même les consoles japonaises étaient interdites en Corée du Sud.
Forcément le fait de ne pas avoir un immense marché de console et une guerre ( totale voir nucléaire ) possible avec son voisin au Nord à poussé la jeunesse sud-coréenne vers les jeux en ligne dont le célèbre Starcraft.

L’explication Sud-coréenne

Juri Han
Juri Han, une combattante de Street Fighter, de nationalité sud-coréenne.

Le gouvernement sud-coréen est plutôt heureux d’une telle solution qui permet à la fois de détendre un peuple qui doit être crispé de par l’état de “guerre” permanent avec le voisin du Nord et les tensions avec d’autres nations suite à un passé douloureux. Sans compter que cela permet un “panem et circense”, du pain et des jeux utilisés par l’Empire Romain pour distraire les citoyens de l’Empire Romain des problèmes internes et externes. Une idée reprise dans la série de films Hunger Games d’ailleurs.
De nos jours, la Corée du Sud est un acteur puissant des nouvelles technologies ( Samsung par exemple ) et des jeux vidéo mais ce n’était pas le cas, il y’a 20 ans, minée par le chômage et la précarité.

De plus, il ne faut pas oublier la culture sud-coréenne qui comme plusieurs autres cultures asiatiques est basée sur la réussite. Je ne dis pas cela pour discriminer ou autre mais la notion de victoire et de position sociale est aussi bien importante professionnellement que sportivement. L’e-sport étant un sport à présent en Corée, cela se voit aux équipes coréennes qui à su à rendre ses joueurs attrayants et appréciés par la population comme nous en Occident avec les joueurs de football, il était normal que de telles valeurs s’appliquent donc sur la qualité de jeu coréenne.

Pour ma part et je précise que ce n’est que mon humble avis, je pense que c’est un mélange de ces 3 explications qui ont poussés les Sud-Coréens à être non seulement de nombreux joueurs de par le contexte géopolitique mais aussi de devenir d’excellents joueurs de part le contexte culturel.
Mais pouvons nous en espérer autant en France ?

Le cas Français

France

L’e-sport français n’est pas au niveau sud-coréen mais on ne peut nier qu’il à bien augmenté ces dernières années avec l’apparition de joueurs d’un certain niveau et de gaming house.
Néanmoins aussi bien au niveau gouvernemental et médiatique ( quoique GameOne, Nolife et d’autres chaines tendent à réparer ce préjudice ), l’e-sport est souvent moqué.

C’est dommage car c’est typiquement grâce à la politique gouvernemental et aux médias sud-coréens que l’e-sport à pris une telle ampleur en Corée du Sud et ce qui fait malheureusement défaut en France qui considère uniquement cela comme un simple jeu et non une sorte de sport électronique poussant les joueurs à utiliser leur intellect, des techniques et l’expérience accumulée au fil de leurs parties sans compter la cohésion et la stratégie pour des jeux en groupe.
Et pourtant cela permettrait à la fois, une meilleure économie ( vente de pc, de forts audimats pour les grandes rencontres ) ainsi qu’une baisse du chômage ( de véritables joueurs et les assistants des gaming house et tous les emplois parallèles crées indirectement).

Hélas, la télévision française est apeurée devant tout ce qui vient d’internet, qu’elle prends de haut et sous-estime grandement telle la belle mère de Blanche Neige avec sa belle fille. Je suis loin de partager les mêmes gouts que la plupart des gens au sujet des Youtubeurs que je n’apprécie pas forcément mais il suffit de voir cette interview de Natoo pour voir qu’elle est critiquée non pas pour son travail mais pour le simple fait qu’elle soit Youtubeuse. On comprends donc que l’e-sport en France, ce n’est pas pour demain…

 

 

𝗦𝘂𝗶𝘃𝗲𝘇 𝗺𝗼𝗶 𝘀𝘂𝗿 𝗺𝗲𝘀 𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗮𝘂𝘅 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝘂𝘅 𝗹𝗲𝘀 𝗞𝘂𝗽𝗼𝘀! 𝗦𝗶𝗻𝗼𝗻, 𝗰𝗲 𝘀𝗲𝗿𝗮 𝘁𝗰𝗵𝗶-𝘁𝗰𝗵𝗶 (𝗽𝘂𝗶𝘀 𝗹𝗮 𝗺𝗼𝗿𝘁)!

8 commentaires sur “Le secret de l’E-sport sud-coréen

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  1. Article très très intéressant avec des arguments et événements historiques qui peuvent, effectivement, expliquer la hype de l’e-sport en Corée du Sud.
    En France, le rapport aux jeux vidéos en général est très différent. Un joueur est facilement assimilé à un geek, terme ni plus ni moins péjoratif, ou encore “no life”, isolé, en échec scolaire etc…
    Nous sommes plus préoccupés à essayer de trouver la mauvaise influence que représentent les jeux vidéos sur les jeunes.
    Faire du shopping, lire, se promener, aller au cinéma, dîner au restaurant etc… sont des occupations considérées comme des divertissements et des loisirs contrairement aux jeux virtuels pointés du doigt comme étant à l’origine de tous les maux adolescents. Certains parents interdisent même à leurs enfants de jouer à leur console…
    Dans ces conditions, c’est difficile de prouver à une population aveuglée, les avantages que peuvent apporter ces jeux.
    Différence de cultures certes, mais également de mentalité !

  2. Je suis on ne peux plus d ‘ accord sur ce constat , au début de Starcraft II , je passais des heures et des heures sur le ladder , mais au bout de deux ans j ‘ ai lâché , pas par paresse , mais par fatigue , si ont veux etre compétitif dans ce sport il faut s ‘ entraîné , s ‘ entraîné , voir des replay , ce renseigné sur les techniques et s ‘ entraîné toujours . c ‘est un sport de jeunes . Qui n’ y interrese pas car trop compliqué . Il y avait aussi Pomf & Thud , qui était un must du commentaire à l ‘ époque et qui ont quasiment disparu depuis . Quand à la mentalité de la télévision sur le jeu vidéo et de l ‘ E sport en particulier , le temps que sévira Drucker , Përnault and co , il ne faut rien espéré en la matière .

    1. Pomf et Thud sont toujours là mais sou le nom d’Ogaming! ^^
      Tout à fait d’accord, si on veut être véritablement compétitif sur Starcraft, il faut non seulement jouer un paquet de fois mais aussi se tenir au courant des nouveautés, le style coréen, les nouveaux rush/all-in etc… c’est limite justement la pratique d’un sport… électronique =)

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par Anders Noren.

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